samedi 28 mai 2016
La sagesse prolétarienne connait cette phrase de bon sens : faire et défaire c’est toujours travailler. Et donc être payé ! C’est une philosophie ironique face aux ordres et contre-ordres de la maitrise et du patron. Voilà donc le nouveau jeu des flics :
« Une belle journée de blocages et manifestation qui a finit au dépot pétrolier en débordant la police locale puis les gendarmes mobiles. La peur change de camp, car la population est déterminée à ne pas laisser passer la loi »travail".
Récit :
5h30, blocage de la pénétrante en place. Les premiers camions sont déjà bloqués et les voitures passent sur le coté. Le barrage filtrant se poursuit toute la matinée, avec diffusion du tract intersyndical (CGT, FO et Sud-Solidaires), partage de thé et de café, discussions et gestion de quelques automobilistes trop pressés.
9h30, on rejoint à quelques un-e-s les militant-e-s des Finances Publiques qui distribuent le tract expliquant la loi « travail » à leurs collègues non grévistes. Les gens s’amassent peu à peu sur la place de l’Hôtel de ville, avant le départ de la manifestation à 10h.
10h30, à peine partie, la manifestation emprunte l’avenue de la Marne, en direction du port de Keroman. Après avoir forcé un léger barrage de la police de Lorient, la manifestation a débordé un second barrage de Gendarmes mobiles. Le sourire est sur toutes les lèvres, car beaucoup se souviennent très bien des violences policières à cet endroit, lors du mouvement pour les retraites en 2010.
Arrivé-es devant le dépot pétrolier où attendaient d’être remplis quelques camions-citernes, les manifestant-e-s ont continué d’avancer pacifiquement. Malgré cela, des agents de la police de Lorient ont jeté des grenades lacrymogènes, sans distinction d’age, de sexe ni de couleur syndicale/politique. Ceux-ci se sont enfuis en montant dans leurs camions et voitures quand le gros de la manifestation s’est à nouveau dirigée vers eux, une fois le nuage irritant un peu dissipé. Les gardes mobiles sont revenus un peu plus tard pour dégager l’entrée du dépot pétrolier à coup de gaz et de matraques. La détermination pacifique des manifestant-e-s n’a pas suffit à tenir les barricades improvisées à la va-vite.
Vers 12h, une fois l’entrée du dépot dégagée, la manifestation se disperse un peu plus (une partie l’était déjà quand les gendarmes on gazé l’arrière du cortège où restaient les personnes en moins bonne capacité à courrir ou prendre des coups, celles accompagnées d’enfants et les moins déterminé-e-s). Avant de se disperser, 200 à 300 personnes restent, en discutant et en profitant du bar « Chez Finette » juste à coté, face aux gendarmes, qui ont (presque) finit leur sale boulot pour protéger les profits et le capitalisme (du moins, pour aujourd’hui).
Malgré l’absence d’action ensuite, l’après-midi sera utile aux échanges sur cette journée, aux discussions sur la suite du mouvement et au repos.
On Bloque tout, jusqu’au retrait de la loi « travail » !"
En direct de Lorient.