dimanche 6 octobre 2019
Le 5 décembre est annoncé par l’intersyndicale au complet de la RATP comme le début d’une grève reconductible pour la défense de leur régime de retraite : y a dans l’air comme un petit parfum d’Hiver 95 !
Alors que la CGT, FO, FSU, Solidaires et les étudiants se concertent autour du principe d’une journée de grève, et que de son côté le Conseil National de Solidaires vient d’adopter un appel à construire une grève reconductible à partir du 5, la date et le principe reconductible affichés donnent enfin un signal de départ unitaire et ancré dans la réalité de certaines professions. Et nous avons du temps pour construire sérieusement cette échéance.
Pour autant, ne nous cachons pas que les difficultés restent nombreuses :
D’abord parce que Macron recule sans cesse l’engagement d’une loi précise, preuve d’ailleurs qu’il a peur du résultat. A la RATP ensuite où le risque existe que le gouvernement donne des gages pour désamorcer le conflit. La date elle-même, à 20 jours de Noel : en 95 l’Hiver avait commencé en novembre ! Et puis comme en 95 le risque d’une « grève par procuration », l’essentiel du privé regardant passer la mobilisation sans entrer véritablement dans le mouvement, amenant les secteurs en lutte à se replier sur une victoire corporative.
A propos de corporatisme et au sujet de la défense des 42 régimes spéciaux (sujet on s’en souvient difficile lors du 52° Congrès...) il nous faut dire les choses clairement :
Alors que patrons et gouvernement attaquent sur tous les fronts, il n’y aura pas de grève massive et reconductible sans s’ancrer dans les problématiques de chaque profession ; et quant aux 42 régimes spéciaux, la question n’est pas d’appeler à soutenir les secteurs concernés (ce qui serait incompris) mais il faut expliquer clairement qu’une défaite de ceux qui en bénéficient ne serait pas une victoire pour les autres ; et que c’est le bon timing pour un mouvement général. Défendons tous ensembles nos acquis, sans jalousie stupide qui diviserait notre camp. Certaines professions ont de meilleurs salaires, de meilleures mutuelles, de meilleurs congés etc... C’est le résultat historique des luttes de chaque secteur et ce n’est pas en rabotant les acquis des uns que les patrons des autres se montreront plus généreux, bien au contraire. Chaque défaite entraine la suivante...
Pour réussir il nous reste bien du travail : réussir la journée du 5 est la première condition pour que les secteurs les plus audacieux se lancent en premier dans une grève reconductible. Le 5 étant un jeudi, ça signifie de prévoir partout des AG entre le 4 et le 6 pour faire monter la sauce. Et peut-être prévoir dès samedi 7 décembre des manifs partout dans le pays pour associer immédiatement les non-grévistes.
Et dans la CGT ? Le débat est ouvert et le CCN de novembre sera décisif. D’ores et déjà la CE de l’UD 94 propose à ses syndicats de débattre du sujet. Une AG des syndicats de l’UD 13 appelle dès maintenant à réussir le déclenchement d’une grève reconductible. Enfin nous avons recensés des appels à la grève reconductible des cheminots de Versailles, de l’INRA et de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). C’est maintenant dans nos syndicats et avec les collègues que tout va se jouer : Deux mois pour réussir !