jeudi 21 avril 2016
La matinée reprend avec le débat sur notre démarche syndicale, le thème 1. Les futurs comités régionaux inquiètent plusieurs délégués qui se prononcent pour une coordination des UD mais contre des « super-préfets ». Le seul amendement significatif intégré par la commission souligne, comme pour répondre aux craintes, qu’il faut donner plus de moyens aux unions locales. Un délégué de la construction (Toulouse) pose la question de syndicaliser les jeunes scolaires, d’autant qu’ils passent de plus en plus de temps en stages à l’entreprise. Mais dans son rapport d’ouverture, Martinez avait d’entré écarté cette idée pour rassurer Unef et Unl. Plusieurs délégués posent la question de la durée trop longue des détachements syndicaux de certains permanents à vie. D’autres demandent des textes de congrès plus courts et moins langue de bois.
Mais nombre de délégués profitent de leur temps de parole pour maintenir la pression sur l’appel du congrès vers la grève générale, et demandent qu’il soit débattu dès aujourd’hui. Les délégués de la fédé des services publics se succèdent sur un ton très critique, expliquant que les réformes de la fonction publique liées à la réforme territoriale c’est déjà la loi El Khomri appliquée aux travailleurs du secteur public et que la réaction confédérale et les documents du congrès sont trop faibles sur ces questions.
Le vote sur le préambule et le thème 1 donne 9% d’abstentions et 30% de contres ! La contestation souffle toujours sur le 51° congrès !
Pendant ce temps Martinez annonce à la presse que la CGT va boycotter la prochaine conférence sociale sur l’écologie, faute d’y être écoutée par le gouvernement.
Le débat enchaine avec le thème 2 sur la construction des luttes. Les Fralib font vibrer le congrès en rappelant leur lutte et la création de leur scoop. Le bureau de congrès annonce que l’appel sera mis en débat cet après-midi ce qui fait un peu baisser la tension. Un seul amendement un peu signifiant est intégré par la commission en ajoutant un mot dans la phrase : les luttes sont un élément constitutif « essentiel » du rapport de force à établir dans la négociation. Et la précision est en effet essentielle !
Les cheminots, plutôt silencieux depuis l’ouverture du congrès se succèdent pour mettre le pied sur le frein, fort de leur légitimité à propos de grève reconductible en pointant les limites bien réelles du mouvement en cours. Le thème 2 est adopté avec 7% d’abstentions et 21% de contres.
De nouveaux invités sont annoncés et applaudis : syndicalistes américains, PCF et NPA.
L’appel du congrès, malgré des interventions qui veulent muscler les formulations est adopté sans amendement à main levée par une très large majorité. Déçus un nombre certain de délégués s’abstiennent et une toute petite minorité vote contre, ce qui peut s’expliquer dans la tension du débat mais est sans doute excessif.
La tension retombée après ce vote, le thème 3 arrive : l’unité et le rapport au politique. Un amendement significatif est intégré par la commission qui dit qu’il est incompatible d’être candidat d’extrême-droite aux élections et membre de la CGT. Les délégués interviennent essentiellement sur deux points. Pour donner plus de précision anti-capitaliste à la formule de « transformation sociale ». Mais surtout pour rejeter le terme de syndicalisme « rassemblé » qui, même redéfini dans le sens de « l’erreur » reconnue par Martinez le premier jour, est bien mal connoté. La demande d’un vote séparé sur ce seul point, soutenu par la salle est refusé par le bureau de congrès.
Le thème 4 sur le syndicalisme international est un peu piégé pour la direction confédérale car si peu de partisans de l’adhésion à la FSM se font entendre, beaucoup pensent que la CGT s’est intégrée au syndicalisme réformiste et institutionnaliser de la CES et de la CSI. Très habilement, le débat est ouvert par un syndicaliste américain qui raconte, film à l’appui l’extraordinaire campagne des salariés des fast-food avec 13 journées nationales de grève aux USA pour doubler le smic (à 15 dollars de l’heure) et obtenir le droit de créer un syndicat dans ce secteur. Plusieurs Etats américains ont d’ailleurs fini par le voter ! Un débat se prolonge au delà de la séance avec la construction de la campagne mondiale contre Macdo et l’annonce que les pressions syndicales débouchent sur un premier succès : le fisc français réclame 300 millions d’impôt à Macdo. Une première victoire car c’est encore loin du compte !
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