vendredi 5 mai 2017
Le syndicat Info’com est devenu célèbre avec un visuel sur la répression policière habilement présenté comme une affiche CGT. Le visuel fut publié en plein congrès confédéral pour être certain de faire le buzz. Choix malin puisque Martinez fut alors obligé de tenir en urgence un point de presse ! Mais hors circonstance du dernier congrès qui plaçait la CGT et son nouveau secrétaire général sous les feux de l’actu, le visuel serait tout simplement passé inaperçu.
Info’com est de création récente mais son histoire est des plus anciennes puisqu’il s’agit de l’ex- Chambre Syndicale Typographique Parisienne (CSTP). Ce syndicat, historique s’il en est, a connu ses pages de gloire mais a toujours été un bastion du réformisme dans la CGT. La modernisation technologique faisant disparaitre le métier de typographe, la CSTP a choisi de se transformer en Info’com pour survivre, sans se soucier de venir piétiner le champ traditionnel des autres syndicats CGT de la profession : Syndicat Général du Livre, Syndicat National des Journalistes et Syndicat des Correcteurs (qui vient de fusionner avec le Syndicat Général du Livre parisien- SGLCE). Il se murmure qu’aujourd’hui et via les réseaux sociaux des salariés de toutes professions adhèrent à Info’com...
Avant d’être soudainement un « rebelle », Marc Peyrade, le secrétaire général de la CSTP, fondateur d’Info’com et militant du PCF, est devenu ensuite secrétaire général de la Fédération du Livre, la Filpac, avec l’appui du SIP, le syndicat des rotativistes de presse parisienne. Pour donner une idée de la « radicalité » d’Info’com et du SIP, Marc Peyrade condamnait en 2010 le Syndicat Général du Livre parisien qui accompagnait chaque journée de manifestation contre la réforme des retraites par une journée de grève : le SGLCE était alors taxé d’aventurisme ! Un de ses militants fut même agressé pour avoir mis en grève son imprimerie malgré les consignes du SIP...
A la tête de la Filpac Marc Peyrade développa progressivement un discours ultra-radical que nous aurions pu appuyer mais qui ne s’accompagnait d’aucun travail sérieux pour sa mise en oeuvre pratique dans les entreprises. Info’com, qui ne représente plus grand chose sur le champ syndical mis à part au Journal Officiel, fut l’exemple même de ce grand écart entre théorie et pratique.
Au décès de Marc Peyrade, Info’com a poursuivit cette curieuse gymnastique qui peut être appréciée loin de Paris mais qui fait rire les salariés de la profession... Des postures mais pas d’actes, sauf en dehors de son champs de syndicalisation car personne ne lui reprochera d’avoir soutenu les Goodyear.
Ce double langage entre discours enflammés et pratiques réelles a pourtant ses limites. Un communiqué de la section Info’com de Publicis, pourtant le seul vrai succès d’implantation hors presse d’Info’com, évoque « le poulet grillé du 1° Mai ». Et aussitôt, comme la direction confédérale, Info’com se démarque et condamne sa section d’entreprise...
Révolutionnaire mais pas trop !