dimanche 10 mai 2020
Nous l’avons déjà écrit, le syndicat Info’com qui a pris la suite du syndicat historique des typographes parisiens (CSTP) est un objet paradoxal :
La Chambre syndicale typographique parisienne était un des plus vieux syndicats français, très représentatif dans son métier, ultra corporatif et bastion du réformisme. Il est assis sur un magot financier impressionnant amassé au cours d’un siècle d’activité.
La disparition du métier des typographes a conduit à une mutation radicale de cette structure, rompant avec la posture réformiste pour adopter une posture « ultra-gauche » dont les positions et critiques sont parfois parfaitement correctes mais à mille lieues du comportement réel de ses derniers représentants dans les entreprises.
Très peu représentatif dans la profession, il s’est fâché avec nombre de syndicats CGT de presse nationale, régionale et aussi avec le SNJ-CGT en marchant sans précaution sur les champs syndicaux des uns et des autres pour se construire un avenir...
En publiant des visuels très « pros » et percutants, surfant sur un nom qui laisse croire qu’il représente la communication officielle de la CGT, nouant des alliances improbables avec des secteurs réellement combattants (CGT-Goodyears, Sud-PTT 92) il s’est fait une réputation en lançant habilement sur les réseaux sociaux une caisse nationale de grève dont le succès fut important.
Mais voilà, le syndicalisme virtuel, plus la crise de direction qui a vu l’exclusion des typo historiques, plus la sortie de conflit des postiers du 92, plus la colère de Wamen qu’Info’com devait faire embaucher au Journal Officiel (dernier bastion de ce syndicat) amène à une fuite en avant jusqu’à la provocation en trop : un visuel qui montre Laurent Berger et le patron du Medef dans une relation homosexuelle sado-maso. Dans une défense pitoyable, Info’com prétend que l’affiche n’est pas homophobe mais « seulement » anti-BDSM... Comme s’il revenait à un syndicat CGT de faire la loi entre le bien et le mal des pratiques sexuelles entre adultes consentants !
La direction confédérale saute sur l’occasion de frapper Info’com à juste titre. Reste aux responsables d’Info’com de retirer ce visuel et de présenter leurs excuses. Pas d’autre issue pour retrouver un peu de dignité !