dimanche 9 décembre 2018
Nous relayons ici une pétition interne à la CGT, qui vient renforcer les initiatives prises par différentes structures pour réorienter la CGT dans son ensemble :
Gilets rouges et Gilets Jaunes : réalisons enfin le « Tous ensemble ! »
Il règne dans le pays une atmosphère de lutte, une colère contre la vie chère, contre l’injustice fiscale, et contre Macron, avec au centre le mouvement des Gilets jaunes. Si nous avons été un certain nombre à émettre des réserves sur ce mouvement dans un premier temps (sur son programme limité à la question des taxes, sur ses rapports avec l’extrême-droite), plus personne ne peut douter aujourd’hui qu’il s’agit d’un mouvement populaire, d’un ras-le-bol général qui dépasse largement la question des carburants et qui n’a rien à voir avec l’extrême droite même si celle-ci aimerait pouvoir le récupérer.
Sous les gilets jaunes, ce sont nos collègues, nos amis, notre entourage. Souvent des travailleurs précaires, hors des grandes villes, de petites entreprises, ou privés d’emplois, des travailleurs qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois, comme beaucoup d’entre nous. Ce sont en grande partie ceux que nous n’arrivons pas à organiser dans nos syndicats, à entraîner dans nos luttes habituelles et autour de nos mots d’ordre traditionnels, et cela doit nous interroger.
La CGT, et les militants de terrain que nous sommes, ne peuvent pas détourner le regard de cette colère sociale. Il faut regarder la réalité en face : le mouvement de blocage a commencé, il faudrait l’élargir et y apporter nos méthodes, celles de la grève, et nos revendications, pour une augmentation générale de salaires, pensions et allocations, une fiscalité qui taxe fortement le patronat et les riches et pas les plus pauvres, et qui serve à développer un service public de haut niveau.
S’il y a une part de méfiance à l’égard des syndicats chez les Gilets Jaunes, certains commencent à se rendre compte que pour bloquer le pays et faire reculer Macron les blocages et manifestations ne suffiront pas, et commencent à demander du soutien aux organisations à l’échelle locale.
Notre Confédération est à une croisée de chemins. Ou bien la CGT tourne le dos à ce mouvement et la majorité de travailleurs qui le compose, ce qui approfondira sans doute la crise du syndicalisme que nous connaissons et facilitera la tâche à l’extrême droite pour canaliser le désarroi des classes populaires ; ou bien nous cherchons à converger, à réaliser ce « Tous ensemble » qui est dans l’imaginaire collectif depuis les grèves de 1995, pour que le mouvement ouvrier relève la tête et inverse le rapport de force.
A l’image de certaines de nos structures CGT, nous devons investir la mobilisation en cours et chercher des convergences, pas seulement dans le discours mais en l’organisant réellement. C’est entièrement et dès maintenant que nous devons être aux côtés des Gilets Jaunes, en prenant en compte la dynamique réelle du mouvement, plutôt que de « séquencer des initiatives » en vue d’une hypothétique « journée de grève début 2019 » comme le propose le Bureau Confédéral du 26 novembre. Non pas dans l’objectif d’aller négocier à la place des Gilets Jaunes, mais comme un premier pas dans la construction d’un rapport de force, qui doit être suivi d’un appel à une première journée nationale de grève le 14, dans la perspective d’un mouvement reconductible, seul moyen de faire plier Macron.
Pour signer :
écrire par mail à petitioncgtgj gmail.com
ou envoyer un sms au 06-40-40-51-95
Premiers signataires :
Aldo Berardo, militant CGT Sidel
Joy Boix, CGT Fonction publique hospitalière, Hôpital de Muret
Florent Coste, secrétaire du syndicat CGT Latécoère, membre de la CE de l’UD31
Cédric Duval, Délégué Syndical CGT Seita – Imperial Tobacco
Vincent Duse, CGT PSA Mulhouse
Jérôme Fichet, militant CGT Safran Nacelles, à Gonfreville L’orcher
Patricia Gast, CGT Fonction publique hospitalière, Hôpital de Muret
Gaëtan Gracia, RSS de la section syndicale Ateliers de la Haute-Garonne
Michel Gracia, militant CGT Tisséo Toulouse
Stéphane Hauguel, membre de la CFC de l’UL CGT du Havre
Mathias Jeanne, DS CGT CIM (Port pétrolier du Havre et antifer)
Reynald Kubecki, DS CGT Sidel
David Lagrèze, militant CGT Carrefour EuraLille
Maud Le Balch, membre du Bureau de l’UL Nord de Toulouse
Patrick Lebalc’h, militant CGT du Syndicat Havrais de l’Action Sociale
Amélie Maréchal, Docapost, CGT FAPT 31
Catherine Morant, CGT Fonction publique hospitalière, Hôpital de Muret
Eric Pereira Da Silva, militant CGT Tisséo Toulouse
Franck Piquot, CGT Territoriaux du Havre
Eric Rodriguez, militant CGT Tisséo Toulouse
Frédéric Sauve, CGT Fonction publique hospitalière, Hôpital de Muret
Franck Théry, Secrétaire du syndicat CGT PSA SevelNord
Michael Wamen, CGT Goodyear