mercredi 22 novembre 2017
Entre les menaces qui pèsent sur un stage syndical organisé par SUD-Educ 93 et la sanction qui frappe une militante de Solidaires par ailleurs Inspectrice du Travail, le gouvernement cherche visiblement à museler les fonctionnaires. Dans le premier cas la CGT-Educ’action a exprimé son soutien. Dans le second cas une intersyndicale s’est rassemblée au Ministère du travail avec CGT/SUD/FSU/CNT. L’unité syndicale c’est une orientation juste quand elle ne nous éloigne pas de la lutte ! Voici les deux communiqués :
LA CGT ÉDUC’ACTION EXPRIME SON SOUTIEN À SUD ÉDUCATION 93
A l’occasion d’une formation syndicale organisée sur les problématiques liées
au racisme dans l’Éducation, nos camarades du syndicat Sud Education 93
font l’objet d’une polémique indigne issue entre autre, des sites d’extrêmedroite,
et reprise par le Ministre de l’Éducation nationale.
Lors de cette formation, des temps de réunion en non-mixité sont prévus pour
permettre à celles et ceux qui subissent les discriminations raciales de débattre
entre elles/eux.
Pour la CGT Éduc’action il est inacceptable qu’un Ministre s’ingère dans les
modalités et le contenu de réunions organisées par un syndicat.
Il est inquiétant que les polémiques, alimentées notamment par l’extrême-droite,
soit reprises sans distanciation par un Ministre de la République.
La CGT Éduc’action affirme son entière solidarité à SUD Education 93.
Nous défendons la liberté des syndicats à choisir en toute indépendance leur
mode d’organisation.
Montreuil, le 22 novembre2017
CGT-SUD-FSU-CNT du Ministère du Travail :
Menaces sur les libertés syndicales et la liberté d’expression au ministère du Travail
Le ministère du travail a suspendu une inspectrice du travail, pour avoir osé interpeler la ministre du travail, Mme PENICAUD, lors d’une manifestation syndicale.
Ce 15 novembre 2017, une inspectrice du travail et militante syndicale SUD, a été suspendue de ses fonctions d’inspectrice du travail par la direction des ressources humaines du ministère du travail. Elle lui reproche la « faute grave » d’avoir, lors d’une manifestation syndicale pour la venue de Mme PENICAUD au Bois de Boulogne le 12 octobre 2017, osé s’exprimer devant la caméra d’un journaliste et d’avoir donné son opinion de syndicaliste sur la politique du ministère vis-à-vis de ses agents publics :
https://www.humanite.fr/videos/pari...
Par ces poursuites, le ministère du travail manifeste son intention d’empêcher toute liberté d’expression à ses agents, et ce, même dans un cadre syndical, bafouant ainsi les libertés constitutionnelles les plus élémentaires. Nos organisations syndicales dénoncent avec force cette volonté de faire taire toute contestation, et de faire un état d’exception quant à la liberté d’expression des syndicalistes au sein du ministère du travail.
A l’heure où les services et le droit du travail subissent des réformes successives qui font qu’ils ont de plus en plus de mal à fonctionner il faut remarquer que cette suspension de notre collègue n’est pas un cas isolé. En effet, en Auvergne Rhône-Alpes un autre militant du syndicat SUD s’est vu rappelé à l’ordre pour sa participation en tant que militant syndical dans une réunion publique traitant des ordonnances Macron, et deux militants CGT 75 ont reçu le mois dernier un blâme pour leur participation à une action de soutien aux travailleurs sans-papiers.
Les syndicats SNTEFP CGT, CNT TEFP, SNUTEF FSU et SUD TAS exigent l’arrêt immédiat des poursuites disciplinaires, diligentées à l’encontre de notre collègue et sa réintégration dans les services et dans ses droits
Nous demandons le retrait de toutes sanctions et l’arrêt de toutes les procédures engagées à la suite de l’exercice de la liberté d’expression et de la liberté syndicale.